Début février s’est tenu le conseil municipal le plus important de l’année, marqué par le Débat d’Orientation Budgétaire (DOB), seul échange obligatoire sur les finances locales. Ce moment crucial permet de fixer les priorités de dépenses et d’examiner les recettes nécessaires pour la gestion de la commune. Pourtant, cette édition 2025 a une nouvelle fois mis en lumière l'absence de remise en question et d’adaptation aux défis actuels.
Commerce local en déclin : une fatalité pour la majorité ?
Guyancourt voit ses commerces de proximité disparaître : plus de boulangerie ni de boucherie au village et une offre de restauration bien maigre pour une ville de 30 000 habitants. Pire encore, il n’existe aucune association de commerçants ni initiative municipale pour dynamiser l’animation commerciale. L’argument de la majorité ? « C’est une affaire privée, que pouvons-nous y faire ? » Pourtant, d’autres communes voisines, comme Montigny-le-Bretonneux, réussissent à maintenir une offre commerciale dynamique, preuve que des actions politiques locales sont possibles. Ici, ce sujet est relégué au second plan.
Quant au marché bi-hebdomadaire, censé être un moteur d’animation, il est réduit à trois commerçants en moyenne, accompagnés de quatre commerçants volants. Un constat alarmant qui reflète bien l’absence de stratégie pour redynamiser l’activité locale.
Tranquillité publique : un sujet sensible… et éludé
Le débat sur la sécurité s’est révélé tout aussi révélateur. La majorité évoque 90 caméras de vidéoprotection en ville, mais sans renforcement du personnel municipal en charge de la sécurité, leur efficacité reste limitée. La police municipale, censée compter 16 agents, fonctionne en réalité avec seulement 11 agents. Les effectifs ne sont pas une priorité pour la mairie, qui reporte d’année en année les mesures de renforcement de la tranquillité publique, notamment devant les écoles, collèges et lycées. Il faudra sans doute attendre 2026… ou plus tard.
Opacité démocratique et entre-soi
Autre point marquant de cette séance : la désignation des membres de la commission d’appel d’offres, en charge d’attribuer les marchés publics. Selon la loi, notre groupe d’opposition avait droit à un titulaire et un suppléant. La majorité, fidèle à sa logique d’entre-soi, a refusé notre présence en votant contre. Pourtant, elle se veut garante de transparence et de démocratie… mais uniquement quand cela concerne les autres.
2026 : il est temps de reprendre la main !
Derrière les discours lénifiants sur la démocratie participative, l’écoute des citoyens et la bienveillance, se cache une réalité bien différente : une gestion verrouillée, peu réactive aux évolutions et sourde aux préoccupations des habitants. Le changement est possible en 2026, mais cela dépendra de votre mobilisation. Pour rappel, la majorité actuelle a été élue avec seulement 15 % des inscrits. Il est temps que les citoyens reprennent la parole !
Version longue
Début février avait lieu la séance de conseil municipal la plus importante de l’année avec un ordre du jour plutôt chargé.
Mais pourquoi est-il donc important ?
Pour m’en expliquer, commençons par quelques rudiments du fonctionnement de la démocratie municipale. Contrairement à une idée largement répandue le conseil municipal, assemblée délibérante d’une commune, n’est pas un lieu de débat mais de vote de délibérations mises à l’ordre du jour uniquement au bon vouloir de la majorité municipale.
Les débats ont lieu dans les commissions dont la composition est pour certaines, imposée par la législation, pour quelques autres, laissée à la discrétion du maire.
Et à Guyancourt le maire applique la loi et rien de plus. C’est son droit mais, une anecdote lors de ce conseil nous permettra d’y revenir un peu plus tard.
Donc ce 11 février avait lieu le seul débat obligatoire (la loi, rien que la loi ! Aucun maire d’une commune de plus de 3500 habitants ne peut s’y soustraire) :
le Débat d’Orientation Budgétaire (DOB).
C’est donc un moment privilégié qui permet d’échanger longuement sur le contexte économique dans lequel évolue la commune, les contraintes qu’il impose. Mais surtout, il permet à la majorité de présenter ce que sera l’année qui s’annonce en matière de priorités de dépenses et de mettre en regard les recettes permettant de les assurer.
La parole est donc donnée à tous pour exprimer ses positions.
Sans nier la difficulté de l’exercice compte-tenu de la fragilité des comptes de la Nation, c’est le moins que l’on puisse dire ! cette année la difficulté s’est accrue par la censure du gouvernement Barnier et l’adoption extrêmement tardive, quelques jours auparavant d’un « budget » du gouvernement Bayrou, anti-censure pour ne pas dire démagogique, puisqu’il ne traite absolument pas des maux qui, chaque jour qui passent, nous entraine vers un avenir incertain. L’heure où nos créanciers viendront frapper à la porte ne fait que se rapprocher ; pour rappel : 3 800 milliards de dettes…..
Mais revenons à notre débat sur les orientations financières de Guyancourt qui, rassurez-vous, doivent être équilibrées. C’est la loi. Et c’est aussi grâce au travail des services de la ville. Qu’ils en soient ici remerciés.
Ce débat se base donc principalement sur les priorités politiques de la majorité municipale.

La planche, ci-dessus, était la même l’an passé voire très peu différente en 2022.
Cela montre une certaine constance dans la politique de la majorité, me direz-vous.
Certes, mais n’y-a-t-il pas des évènements, des circonstances qui pourraient nécessiter des ajustements ?
J’en ai cité deux sur lesquels nous avons tenté de débattre en séance :
les petits commerces et plus généralement l’animation commerciale à Guyancourt,
la tranquillité publique.
Sur la première, les commerces à Guyancourt où nous voyons la disparition des commerces de bouche : plus de boulangerie ni de boucherie au village. Si nous pouvons nous réjouir de la réouverture d’un restaurant au village à la place de la « Vieille Grange », fermée depuis longtemps, il ne subsiste que moins d’une dizaine de restaurants/brasseries. Avouez que pour une ville de 30 000 habitants c’est peu. Quant à l’animation commerciale, ne cherchez pas d’association de commerçants, d’événements réguliers, ou la mise en avant de tel ou tel professionnels, il n’y en pas.

Et ce n’est pas le marché bi-hebdomadaire qui dynamise l’ensemble. Le rapport annuel qui nous était aussi présenté lors de ce conseil parle de lui-même en une seule planche, ci-contre.
Les réponses furent à l’image de notre constat : le commerce est une affaire privée, que pouvons-nous y faire ? Les commerces du CC de Saint-Quentin ferment aussi. Si nous pouvons partager et déplorer ce constat, comment peut-on comparer le petit commerce de quartier avec celui d’un centre commercial composé principalement de grandes enseignes. Nous avons corrigé cette réponse en leur proposant d’aller voir les petits centres commerciaux de quartier de Montigny-le-Bretonneux, toujours vivants et de qualité. Pourtant les commerçants doivent aussi souffrir de concurrence et des coûts d’exploitation. Mais peut-être que la politique municipale est plus …… attentive à leurs soucis.
Je passe sur la « tirade » d’un conseiller qui trouvait les centres commerciaux des quartiers, en particulier Garennes et Saules « vifs ». C’est vrai que les commerçants y sont valeureux. Mais de là à qualifier les centres commerciaux de quartier de « vifs » !
Mais la remarque ultime qui m’a vraiment interpellée fut : « Encore faut-il que les guyancourtois aillent dans les commerces de leur ville ! » Ce serait donc de la faute des habitants. Peut-être des réminiscences de l’économie planifiée chère à la certaine gauche des années 80.
En résumé : ce n’est pas une priorité !
Concernant la tranquillité publique, c’est toujours un sujet sensible avec une majorité de gauche. Les positions dogmatiques ne sont jamais très loin. Il y a toujours un pas de deux entre : « nous investissons dans les équipements », Monsieur le Maire nous lâchant qu’il y aurait 90 systèmes de vidéo protection sur la ville mais en même temps hésitant sur les effectifs de la police municipale dont il a pourtant gardé la responsabilité directe. Ils seraient, après 2 réponses, 11 à l’effectif sur un budget de 16 ! Et, de toutes façons, la police ce n’est pas moi, c’est une prérogative nationale.
Quant aux vidéos-protection, c’est vrai qu’il y a une prolifération des caméras aux carrefours de la ville. Ça aide sûrement à la circulation.
Mais la sécurité devant les établissements publics, à commencer par les écoles, collèges et lycées attendra bien encore un peu. 2026 peut-être !
Au-delà de ce débat, l’ordre du jour était chargé puisque nous avons dû voter la composition de certaines des fameuses commissions suite à l’arrivée d’un nouvel élu dans le groupe de nos collègues d’’opposition du Nouvel Élan. Je vous avais dit en début de billet que nous reparlerions de la composition des commissions.
Il s’agit ici de la composition de la commission d’appel d’offres, celle qui entérine les attributions de marchés aux entreprises, ce vote se fait sur liste bloquée et le groupe EAPG a le droit par la loi à un titulaire et un suppléant que croyez-vous qu’il advint ? Et bien la majorité municipale ne s’est même pas cachée qu’elle préfèrerait faire ces attributions dans son coin, ils ne se sont pas abstenus nous concernant mais votèrent contre notre présence. Pourtant ils sont toujours prompts à exiger de la transparence. Mais c’est sans doute de celle des autres dont ils parlent.
Tout un état d’esprit, non ?
Comme vous pouvez le constater, chers guyancourtois, au-delà des mots ronflants de « démocratie participative », « d’équipe à votre écoute », « d’inclusion », « de bienveillance », cette équipe municipale très sûre d’elle pratique depuis des années un entre-soi qui la rend fébrile lorsqu’elle est interpelée sur …… les priorités des habitants.
Pour une autre politique en 2026, il faudra vous mobiliser.
N’oubliez pas qu’ils furent élus avec 2677 voix sur 18067 inscrits (15%).
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